Bonjour à tous !
Pour commencer, comme promis, voici la carte que l’on a réalisée à l’occasion de la Mid-Winter. Comme le veut la tradition, nous l’avons envoyée à toutes les autres bases en Antarctique, et avons reçu les leurs en échange. C’était super sympa de voir les autres équipes hivernantes, toutes nationalités confondues !
Je vous propose aujourd’hui de faire une promenade, afin de reconstituer en photos la formation de la banquise autour de la base. En effet quand nous sommes arrivés, la base était quasiment entourée par l’eau car c’était l’été austral. On ne pouvait alors qu’imaginer à quoi ressemblerais la banquise, et avions hâte qu’elle se forme de nouveau pour pouvoir partir en balade…
En plein été, on voyait l’océan à perte de vue, parsemé d’icebergs de toutes tailles :
Et puis, au fur et à mesure que les températures baissent, le processus de reconstitution de la banquise s’amorce. Très tôt, on voit apparaître des nervures sur l’eau :
On doit ce joli effet aux zones d’eau qui commencent à geler. Une fine pellicule de glace se forme en surface, et en dessous l’eau liquide continue d’onduler au rythme des courants.
Ensuite les premiers »pancakes » de glace se forme dès que le vent nous laisse un peu de répit. On dirait un puzzle géant que la nature aurait placé là pour le plaisir des yeux :
Lorsqu’il fait assez froid et que l’eau est calme, de plus grandes surfaces de glace peuvent se former. Petit à petit, couche après couche, la « nouvelle glace » comme on l’appelle, gagne en épaisseur. On assiste à la naissance de la banquise, mais cela mettra encore beaucoup de temps, des mois, avant qu’elle atteigne son épaisseur maximale de l’année.

La nouvelle glace en formation
Selon que le temps soit clément ou que les éléments se déchaînent, la glace va se fracturer et se reformer plusieurs fois d’ici le cœur de l’hiver austral. Et puis un beau jour, l’océan paraît complètement figé, prisonnier de plusieurs dizaines de centimètres de glace. Quelques chutes de neige pour saupoudrer le tout et des températures basses permettent d’obtenir une banquise solide et praticable, le bonheur !

Au détour d’un iceberg lors de ma première sortie banquise
Je suis toute contente de pouvoir approcher les icebergs de nouveau, pendant longtemps nous avons du nous contenter de les regarder de loin… Les craquements de la glace sous mes pieds m’avait manqués !
Je vous dit à bientôt pour la suite de l’aventure,
Hivernalement,
Anne-Gaëlle.